L’attachement profond de l’ultramarathonienne Amy Kenny pour son sport et les paysages du Yukon.
C’est il y a 16 ans, lors d’un voyage à vélo au Yukon, qu’Amy Kenny est tombée en amour avec ce territoire. Pendant les années qui ont suivi son retour à Hamilton, cette amoureuse de la course n’a pas pu s’empêcher de rêver de revoir Yukon.
En 2016, elle a entendu parler de la possibilité de travailler pour un journal de Whitehorse. Elle a postulé, a déniché l’emploi, et elle n’a jamais regardé derrière. Elle a ressenti l’appel du Yukon : l’air pur de ses montagnes était parfait pour s’entraîner. Elle a rencontré des gens qui partageaient la même passion dans sa communauté et s’est découvert une véritable vocation en tant qu’ultramarathonienne et entraîneur personnel, ne s’imaginant plus vivre ailleurs.
Amy est tombée en amour avec ces montagnes majestueuses, ces sentiers abrupts remplis de racines et cet accès direct à la vie sauvage à deux pas de son condo.
« Je peux aller sur des sentiers à seulement trois ou quatre cents mètres de chez moi. Parfois, je pourrais même partir pendant une semaine sans revenir. Et c’est quelque chose qu’on ne peut pas vivre partout. »
En plus d’être facilement accessibles, ces sentiers sont aussi moins fréquentés, et ils procurent donc un avantage à ceux qui veulent s’entraîner.
Ses résultats parlent d’eux-mêmes : Amy a couru de très bonnes courses comme un 50 miles à Phoenix ainsi que l’ultramarathon du Yukon appelé Reckless Raven en 2018, où elle a terminé troisième. Elle ne se laisse pas plus décourager par les températures glaciales du Yukon, ayant même couru à -40˚. « Ici, l’hiver est unique et superbe d’une façon qu’on ne pourrait vivre ailleurs. »
Chaque saison a son caractère unique. Si elle doit choisir, Amy dit que sa saison préférée est l’automne, avec ses couleurs à couper le souffle. Le soleil de minuit a aussi son attrait. Les nuits ensoleillées signifient que vos batteries sont toujours rechargées, comme si vous aviez deux fois plus de temps pour faire ce que vous aimez. Pour Amy et ses partenaires de course, c’est une période où l’on peut aller sur les sentiers plus d’une fois par jour.
Cette sorte de dévouement n’est seulement possible que lorsque vous bougez plus que pour seulement rester en forme. Courir sur de grandes distances sur les sentiers infinis du Yukon est l’essence même du mode de vie d’Amy.
« Je ne vois pas ça comme quelque chose que je dois faire pour rester en bonne santé. Je ne pourrais simplement pas m’en passer! »
Courir à travers ces immenses paysages à couper le souffle, parfois à raison de 90 kilomètres par semaine, lui permet de prendre du recul par rapport à ses soucis. Elle dit que ce rituel lui rappelle ce qui est vraiment important. « C’est en partie pour cela que je le fais. Ça me libère de tout ce qui n’est pas important. Je ne pense pas que vous pourriez vous sentir plus petit et insignifiant qu’ici. C’est si vaste et impressionnant. »
Cette immensité évoque un sentiment d’exploration et de découverte, quelque chose qu’Amy connaît bien. Cependant, il faut aussi être conscients quand on traverse ce territoire. « Il faut savoir sur quelles terres nous nous trouvons. On dirait qu’il n’y a personne à des miles à la ronde et on peut se dire que ça n’appartient à personne. Mais les visiteurs doivent savoir sur quelles terres ils se trouvent. Parce qu’ici, ce n’est pas seulement l’histoire des Premières nations qui est riche, mais bien la présence des Premières nations. »
La connexion d’Amy avec le Yukon ne se limite clairement pas aux grands espaces pour courir. Elle parle de son amour pour la communauté, de sa vénération de la vie sauvage, et de sa passion pour son sport sans la prétention dont on pourrait s’attendre d’une personne qui a accompli tant de choses. Parce qu’on dirait qu’au Yukon, peu importe si votre course vous semble épique ou que le sentier paraît difficile, vous êtes constamment dans l’ombre d’un géant, ce territoire qui semble venir d’un autre monde.